L’association HOP (Halte à l’obsolescence programmée) se félicite que la Commission européenne ait publié un projet de régulation sur l’éco-conception des téléphones portables et des tablettes le 31 août. Il vise notamment à introduire un score de réparabilité et des exigences concernant la durabilité de ces appareils sur le marché européen.

Le projet de règlement européen sur les téléphones portables et les tablettes était un texte attendu, qui s’insère dans la stratégie de la Commission européenne pour des produits plus durables. S’il est bien adopté, il introduira au niveau européen un score de réparabilité et une étiquette énergétique pour ces appareils. En outre, il demandera aux fabricants de respecter un certain nombre d’exigences minimales visant à améliorer la durabilité et la réparabilité de ces produits sur le marché européen.

Des exigences minimales pour la durabilité et la réparabilité des smartphones…

Par exemple, la Commission a identifié une quinzaine de pièces détachées qui devront être disponibles pendant au moins cinq ans après la vente du produit, telles que la batterie ou l’écran. De même, les mises à jour logicielles de sécurité devront être disponibles pendant au moins cinq ans (trois ans pour les mises à jour évolutives). L’information obligatoirement fournie par le fabricant sera renforcée, notamment sur la résistance de l’appareil aux chocs ou sur l’endurance de la batterie. Cette dernière, souvent le point noir de la durabilité des téléphones, devra d’ailleurs répondre à un niveau de performance minimale en garantissant 500 charges complètes avant de se détériorer à 80% de sa capacité.

Un smartphone démonté

Une quinzaine de pièces détachées devront être disponibles pendant au moins 5 ans après la vente du smartphone (©Joel Rohland)

… mais qui ne vont pas assez loin

Si ces points constituent des avancées notables, l’association HOP regrette que la Commission oppose durabilité et réparabilité concernant la batterie. En effet, les fabricants de batteries pourront soit proposer des batteries durables (durant plus de 1000 cycles de charge) OU proposer des batteries comme pièces détachées aux utilisateurs finaux. Le projet de score de réparabilité européen, certainement l’avancée la plus visible pour le consommateur, ne prend pas en compte le prix des pièces détachées dans son calcul, contrairement à ce qui a été fait en France. Or, il s’agit généralement d’un des freins les plus importants à la réparation d’un appareil. Aussi, il est regrettable que l’obligation de disponibilité des pièces détachées soit réservée aux seuls réparateurs professionnels (à l’exception de la batterie et de la couverture arrière devant être accessibles à tous).

Selon Laetitia Vasseur, Déléguée générale et co-fondatrice de HOP : « Le combat de l’obsolescence programmée se situe en Europe pour influencer les multinationales. Le projet de la commission est indéniablement un progrès en ce sens, mais le diable se cache dans les détails : HOP se battra pour protéger au mieux les consommateurs ! ».

L’association HOP, à l’origine du plaidoyer en France pour un indice de réparabilité et de durabilité, compte bien, défendre les consommateurs européens, au côté du mouvement Right to repair, pour bénéficier de téléphones réparables et durables et participera à la consultation publique sur le texte ouverte jusqu’au 28 septembre.

 

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Crédits photo : Robin Worrall

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