Imprimante, lave-linge, smartphone, tondeuse, vêtements, voiture… Chacun d’entre nous peut sans trop y réfléchir longuement partager une petite histoire, à l’apparence anodine, d’un objet du quotidien qui nous a « lâché » trop rapidement.

 

Aussi superflues et individuelles puissent sembler ces expériences négatives, le manque de longévité de ces produits de consommation prend en réalité racine au sein d’un phénomène global. Car si 92% des personnes interrogées se disent « convaincues  que les produits électroménagers ou high-tech sont volontairement conçus pour ne pas durer », c’est qu’une économie et une habitude du jetable se sont globalement et profondément installées.

Passer du jetable au durable est impératif

La lutte contre l’obsolescence programmée peut de prime abord sembler être une goutte d’eau au sein des nombreux défis que représente la transition durable. En réalité, il apparaît rapidement que toutes les techniques qui visent à réduire la durabilité des produits ont des conséquences sociales et environnementales qui dépassent l’agacement profond que l’on peut très justement ressentir face à un appareil relativement récent destiné au rebut.

Comme le soulignaient deux des co-fondateurs de HOP, Samuel Sauvage et Laetitia Vasseur, dans Du jetable au durable – En finir avec l’obsolescence programmée , « à phénomène global, conséquences globales ». En matière d’obsolescence programmée, ce qui coûte – de plus en plus cher –  au portefeuille du consommateur, coûte aussi gravement à l’environnement et à l’éthique sociale et solidaire : gâchis des ressources, pollutions des terres et des eaux dues à la surproduction et à l’augmentation ininterrompue des déchets, exploitations humaine et économique des pays d’où proviennent les ressources…

Malgré les nombreux succès de HOP depuis sa fondation en 2015 (affaire Apple, indice de réparabilité…) et de ceux des nombreuses autres organisations engagées dans la lutte pour une société durable, la machine s’est emballée ces dernières années et l’urgence se fait encore plus violemment sentir.

Entrer dans un cercle vertueux

Que ce soient les entreprises qui conçoivent des produits non-durables, les agences et distributeurs qui poussent à la surconsommation au travers de leurs campagnes marketing et publicitaires, les lois qui ne sont pas assez dissuasives ou encore les consommateurs qui privilégient le plaisir immédiat d’un nouveau produit… Chacun participe à son niveau à l’ancrage du jetable dans notre quotidien.

Or, concevoir des produits pour qu’ils durent longtemps n’a pas seulement un lien direct avec le pouvoir d’achat des consommateurs. L’impact de la durabilité de nos objets sur les émissions de gaz à effet de serre est colossal. Ainsi, un allongement de 50% de la durée d’utilisation des équipements informatiques et de télécommunications, d’électroménager, d’ameublement et de textile pourrait permettre une diminution en France de près de 77 millions de tonnes de CO2 par an, soit un gain aux objectifs climatiques de la France d’ici à 2023 !

S’il n’est pas faux de dire que « la somme des gâchis individuels aboutit à un gâchis collectif »,  HOP, en tant qu’association, a préféré quant à elle, se concentrer sur un autre point de vue, tout aussi vrai, mais bien plus optimiste : chacun peut à son niveau mettre un frein au cercle de la surconsommation et de la plus grande rentabilité et dire haut et fort « Halte à l’Obsolescence Programmée ! ».

Le citoyen peut, par ses choix en matière de consommation, privilégier les marques durables, favoriser les alternatives au neuf et adopter des réflexes d’entretien et de réparation, réduisant ainsi son impact écologique. Mais plus encore, il peut participer à l’arrêt de ce cercle en dénonçant les pratiques néfastes d’une partie des entreprises et fabricants, et en faisant pression sur les décideurs publics pour des lois ambitieuses. Il peut être acteur.trice de ce « monde d’après », qui, après la crise sanitaire, appelle un nouveau modèle plus social, plus écologique et surtout durable.

Loin de n’être qu’un problème individuel, la durabilité des produits est un enjeu majeur qui a toute sa place dans le débat public et dans les institutions, comme nous l’avons vu tout récemment avec la mise en place d’un indice de réparabilité en France. Fonds de réparation, compteur d’usage, allongement des garanties légales… L’éventail des mesures possibles et efficaces est large. Leur adoption, à Paris comme à Bruxelles, serait une avancée significative pour faire face à la crise sociale et climatique que nous traversons. L’année 2021 doit être à la hauteur du défi que représente la durabilité des produits, l’association HOP // Halte à l’Obsolescence Programmée y veillera.

Adhérer à HOP pour soutenir la transition vers un modèle de production et de consommation durables

Née suite à l’introduction en France du délit d’obsolescence programmée, l’association HOP vise à fédérer les citoyens face à l’obsolescence programmée et à engager les décideurs publics et privés pour aller vers des produits plus durables et réparables. Avec plus de 35 000 sympathisants, HOP a 3 missions principales : informer et sensibiliser le grand public au phénomène de l’obsolescence programmée, et dénoncer ces pratiques ; influencer les lois pour plus de durabilité ; accompagner les entreprises volontaires vers l’allongement de la durée de vie des produits.

Pour passer à l’étape supérieure et faire de la durabilité la norme, l’association HOP a besoin de 10 000 adhérents. D’abord parce que plus nombreux seront les adhérents, plus l’association sera efficace pour influencer les lois et les industriels. Ensuite parce que cela lui permettra d’obtenir un agrément du ministère de la transition écologique pour être au premier rang des consultations politiques. C’est aussi une première étape vers de nouveaux outils juridiques à envisager comme des actions de groupe pour dénoncer encore plus efficacement l’obsolescence programmée.

 
 

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