L’obsolescence programmée ne s’arrête pas aux frontières françaises : les pratiques des multinationales touchent indifféremment les consommateurs en Europe et au-delà. C’est pourquoi HOP s’attaque à l’échelon européen et exige des produits de meilleure qualité. Lors du Sommet de la durabilité le 27 novembre, l’association HOP / Halte à l’obsolescence programmée a dévoilé un livre blanc européen inédit pour guider l’Europe vers une production et une consommation plus responsable, dans lequel sont formulées 20 mesures essentielles pour faire des produits durables et réparables la norme en Europe et donner un exemple mondial.

En mars 2020, la Commission européenne annonçait son plan d’action pour l’économie circulaire, mettant pour la première fois la durabilité des produits au premier rang de ses priorités politiques. La mise en œuvre de ce plan est prévue progressivement jusqu’en 2024.

Alors que plusieurs mesures sont attendues pour améliorer le design des produits, donner aux citoyens le « droit à réparer » et informer les consommateurs en magasin, HOP a publié le 27 novembre un livre blanc européen inédit pour inciter l’Europe à concrétiser ses engagements. Les propositions de la Commission doivent correspondre au plus haut niveau d’ambition, appuyé par le Parlement européen qui, ce 23 novembre, a voté un rapport d’initiative ambitieux sur la durabilité des produits. Mené par David Cormand, ce rapport salué par HOP appelle à un affichage obligatoire de la réparabilité à une définition légale de l’obsolescence programmée.

8 Européens sur 10 préfèreraient réparer leurs produits en panne plutôt que de les remplacer. Une perspective encourageante : et pourtant, nous jetons encore trop d’objets. Avec 16,2 kilos de déchets électronique par personne et par an, les Européens sont malheureusement les champions mondiaux du prêt-à-jeter. Comment expliquer ce décalage entre ambition et réalités ? Comment donner à chaque citoyen Européen les clés pour faire durer ses produits ? Ce livre blanc éclaire la problématique et pose les jalons nécessaires à une Europe des produits durables et réparables. Inspirée par l’expérience française de la loi anti-gaspillage, l’association HOP formule 20 recommandations concrètes et rassemble les visions de plus de 10 experts et activistes qui font bouger les lignes en Europe.

Les recommandations prioritaires de HOP s’articulent autour de trois axes. Tout d’abord, l’Union a le pouvoir d’exiger une meilleure conception en imposant des normes minimales de durabilité à tous les produits vendus en Europe. Ensuite, elle peut créer de nouveaux outils, comme un indice de durabilité européen, pour accompagner les consommateurs dans leurs choix. Enfin, l’Europe se doit de créer un véritable droit à la réparation en réduisant son coût pour la rendre accessible à tous.

« En agissant sur la durabilité et la réparabilité des produits, l’Europe peut avoir un impact concret sur le quotidien des citoyens européens et montrer qu’elle a à cœur les intérêts à la fois des consommateurs, de plus en plus nombreux à vouloir consommer autrement, et de l’environnement, qui souffre de notre modèle de production insoutenable », déclare Laetitia Vasseur, Co-fondatrice et Déléguée Générale de HOP.

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