Le baromètre du SAV Fnac Darty 2023 vient d’être rendu public. Ce classement annuel donne le pouls de la durabilité des produits mis sur le marché. Il permet également à l’association Halte à l’Obsolescence Programmée (HOP) de pointer les marques qui ne jouent pas le jeu. 

Le baromètre Fnac Darty permet, depuis six ans maintenant, de comparer par marque la durabilité et la réparabilité de nos équipements électriques et électroniques, ce dont HOP se félicite. Il se base sur des retours du SAV Fnac Darty qui interviennent dans le cadre des garanties légales de conformité (minimum 2 ans) et sur les enquêtes client·es post-achat.

HOP salue cette initiative, rare chez les distributeurs, qui amène un peu de transparence au sujet de la durabilité des produits et leur évolution.

 

Elle note néanmoins quelques points de vigilance quant aux résultats :

  • Les données du baromètre sont récoltées dans le cadre de la garantie légale de conformité de deux ans. Elles ne reflètent donc pas la durabilité du produit dans le temps au-delà de cette période.
  • Le format actuel ne permet pas de réaliser des comparaisons sur les six ans d’existence du baromètre.

L’association Halte à l’Obsolescence Programmée retient de cette nouvelle édition du baromètre Fnac Darty les points clefs suivants : 

Faire durer est toujours la meilleure option

Régis Koenig, Directeur Réparation et durabilité du groupe, l’affirme : il vaut toujours mieux, pour les consommateurs comme pour l’environnement, conserver le plus longtemps possible un produit, plutôt que de le renouveler, même par un produit ayant une meilleure étiquette énergie. Il lutte ainsi positivement contre certaines idées reçues.

 

Les pics de panne après 3 ans et 6 ans

Selon les enquêtes de Fnac Darty, les pics de panne hors garantie arrivent dès la sixième année pour le gros électroménager et seulement dès trois ans pour le petit électroménager. Ce constat interroge sur la fiabilité des équipements dans le temps.

 

Les mauvais élèves doivent s’améliorer

Certaines catégories de produits ont un score de durabilité déplorable. Cela appelle à une vigilance accrue des pouvoirs publics pour allonger leur durée de vie. On peut notamment prendre l’exemple des aspirateurs balais, des trottinettes et vélo électriques ainsi que les écouteurs sans fil.

HOP note aussi que certaines marques sont loin de faire des efforts en matière de durabilité et s’autorise à mener des investigations complémentaires sur l’obsolescence accélérée de leurs produits.

 

Les mauvais élèves du baromètre 2023 

▸Téléviseurs : Xiaomi (99/200) et JVC (99/200) arrivent en dernière position pour les TV Led. Quant au TV Oled, c’est Samsung (70/200) qui a beaucoup d’efforts à faire.

▸Lave-linges : Proline (68/200) et Thomson (89/200) sont les moins bons élèves en ce qui concerne les lave-linges séchants et ceux s’ouvrant par le dessus.

▸ Imprimantes : Canon (90/200), Epson (86/200) et HP (78/200) sont les trois marques d’imprimantes jet d’encre recensées par le baromètre. Aucune d’entre elles n’atteint la barre des 100 points. Et le constat est similaire pour les imprimantes laser. Il est plus qu’urgent que ces fabricants d’imprimantes, déjà les derniers du classement en 2022, intègrent des exigences d’écoconception sur ces produits.

▸ Aspirateurs balais : c’est la marque Proline (49/200) qui arrive en dernière position comme en 2022.

▸ Quant aux grille-pains : comme en 2022, Electrolux bat des records avec la note de 17/200, une marque à éviter à tout prix !

 

L’indice de réparabilité en question

Le baromètre Fnac Darty souligne un manque de corrélation entre la note de l’indice de réparabilité et la réalité de la réparabilité observées dans le SAV sur les téléviseurs ou les smartphones. Pour les lave-linges, les notes du baromètre correspondent plus à l’indice.

D’ailleurs, aucune marque n’est notée par l’indice en dessous de 4/10 et rares sont celles notées sous 5/10. Cela soulève une question sur la générosité de la méthode de calcul. HOP plaide pour une plus grande exigence pour mesurer la réparabilité.

HOP appelle les pouvoirs publics à mener une étude indépendante et plus large afin de mesurer l’impact de l’indice et sa sincérité pour apporter les ajustements nécessaires à l’indice de réparabilité. D’autant plus nécessaire à l’aube de l’entrée en vigueur de l’indice de durabilité en 2024.

 

Le prix des pièces détachées : un enjeu essentiel de la réparabilité

Les enquêtes de Fnac Darty rappellent que le premier frein à la réparation est le prix, en particulier celui des pièces détachées. Cela corrobore des études connues de l’ADEME.

Selon le distributeur, les principaux freins sont ensuite le délai de prise en charge rapide par un réparateur, puis la disponibilité des pièces détachées.

Les pièces détachées de certains produits peuvent être très chères par rapport au prix du produit neuf : c’est le cas des télévisions. Une pièce peut coûter jusqu’à 50% du prix de la télévision neuve (sans intégrer le coût de la main d’œuvre) ! C’est notamment le cas de LG pour les pièces détachées de ses TV Led. Or, pour que le·la consommateur·trice choisisse de réparer, le prix total de la réparation ne doit pas dépasser en moyenne 33% du prix du produit neuf.

Ces pratiques tarifaires participent d’une stratégie délibérée de rendre le produit irréparable selon HOP. L’association rappelle ainsi l’importance du critère relatif aux prix des pièces détachées dans les indices de réparabilité et regrette qu’il soit toujours absent, à ce stade, des travaux sur l’indice de réparabilité européen.

 

Si la méthode du baromètre ne permet pas toujours de faire des généralités ni de garantir l’indépendance des conclusions émises par le distributeur, cet outil est précieux pour analyser chaque année les tendances de la durabilité, marque par marque.

HOP se réjouit des efforts de Fnac Darty pour développer la réparation et la durabilité, et de leur participation aux Journées nationales de la réparation les 20, 21, 22 octobre.

 

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