Vitre brisée trop chère à remplacer, batterie usée impossible à démonter, téléphone incompatible avec la nouvelle version du logiciel, performance réduite… Comme 78 % des consommateurs européens, vous avez peut-être déjà remplacé votre smartphone pour une telle raison. Les smartphones sont particulièrement victimes d’obsolescence programmée, qu’elle soit technique, logicielle ou esthétique. Certains fabricants n’hésitent pas à rendre leurs produits inutilisables pour en encourager le renouvellement. Suite à une plainte déposée par HOP, le parquet de Paris a notamment ouvert une enquête contre Apple pour obsolescence programmée.
Smartphones : un renouvellement toujours plus fréquent
Le rythme du renouvellement de nos téléphones s’accélère. Contre 139 millions de smartphones vendus dans le monde en 2008, c’est près d’1,5 milliard d’appareils qui ont été écoulés en 2016 selon l’Ademe.
Notre confort, notre pouvoir d’achat et notre environnement paient les conséquences de ce renouvellement effréné. En effet, pouvoir réparer plus facilement son téléphone permettrait d’économiser un achat dont le coût n’est pas négligeable : les Français dépensent en moyenne 247 euros pour l’achat de leur smartphone (2015).
Par ailleurs, la production de smartphones a une lourde empreinte environnementale. En effet, de nombreux métaux rares sont nécessaires à la fabrication des téléphones. L’extraction puis la transformation de ces métaux pèsent lourdement sur le bilan environnemental de nos smartphones. Enfin, la fin de vie du smartphone n’est pas sans conséquence. Seuls 15 % des téléphones en fin d’usage sont collectés pour être recyclés ou reconditionnés en France.
On estime ainsi que 70 kg de ressources naturelles sont utilisées pour produire, utiliser et éliminer un seul smartphone.
Une meilleure conception pourrait cependant éviter nombre de ces problèmes qui poussent les consommateurs à racheter des smartphones. Pouvoir réparer une vitre ou changer une batterie plus facilement nous permettrait ainsi de garder notre téléphone plus longtemps.
Améliorer la conception des téléphones pour les rendre plus durables et réparables est donc indispensable à la fois pour les consommateurs et pour l’environnement.
Une campagne européenne pour des smartphones plus durables
Face à ces enjeux, les ONG européennes BEE et ECOS ont lancé une campagne pour encourager l’Union européenne à renforcer la réglementation sur les smartphones. Le but est de renforcer les règles d’éco-conception des smartphones et de leur apposer l’étiquette énergie.
Actuellement, la directive européenne sur l’éco-conception fixe des exigences pour les appareils fortement utilisateurs d’énergie – chaudières, appareils ménagers, etc. Ces exigences portent sur leur performance énergétique et environnementale: consommation d’énergie, recyclabilité, affichage… Appliquée aux smartphones, la réglementation sur l’éco-conception pourrait inclure des exigences de durabilité et de réparabilité.
L’étiquette énergie est déjà présente sur de nombreux appareils de la vie quotidienne. Elle pourrait également être une solution intéressante appliquée aux smartphones. Ainsi, le consommateur connaîtrait la consommation d’énergie liée à l’appareil et ainsi orienter son choix vers un smartphone plus économe en énergie.
HOP soutient cette campagne pour des smartphones plus durables et a signé la lettre ouverte adressée à la Commission européenne.