“Toutes les solutions de terrain doivent être rendues visibles pour que cela change quelque chose dans le quotidien et que tout le monde soit informé. Il y a de plus en plus d’acteurs qui se mobilisent, des acteurs économiques, des collectivités. On voit que tout le monde a pris sa part de responsabilité depuis 10 ans.” C’est avec ces mots que Laetitia Vasseur, déléguée générale et co-fondatrice de HOP a entamé le colloque organisé par Le Club de la Durabilité et l’association. Cet événement s’est tenu à Bègles près le Bordeaux le 20 novembre dernier.
Sont intervenu·es à ce colloque, une diversité de parties prenantes avec qui HOP a à cœur de travailler pour obtenir un vrai impact. Des politiques comme Clément Rossignol Puech, maire de Bègles et Vice‑président Bordeaux Métropole, Jean-Baptiste Thony, conseiller Métropolitain délégué à l’économie circulaire de Bordeaux métropole ou encore Nicolas Thierry, député de Gironde (2e circonscription), membre de la Commission du développement durable et de l’aménagement du territoire.
Parmi les entreprises, on comptait Back Market avec Thibaud Hug de Larauze son co-fondateur et CEO, Murfy avec Guy Pezaku son CEO, Soltena et Recita avec Marie Kerouedan, leur directrice, leboncoin avec Clément Reix, son responsable des affaires publiques ou encore Michelin avec Romain Bentz, son directeur délégué des affaires publiques France.
L’ADEME Nouvelle Aquitaine était aussi représentée par son directeur régional, Emmanuel Bejanin.
Ce colloque était organisé en collaboration avec le Club de la durabilité, club d’entreprises initié par HOP.
L’Obsolescence programmée face au contexte politique
Face à un contexte géopolitique tendu, et à une concurrence accrue des produits neufs, la période reste complexe pour l’économie circulaire. De nombreux reculs écologiques ont été observés, et les lobbys continuent de freiner certaines avancées. Comme le rappelle Laetitia Vasseur, « nous sommes aussi dans un contexte politique particulier, qui interroge sur la suite et les progrès à venir. Quelle est la place des lobbies aujourd’hui, et quelle sera leur place demain, dans les politiques d’intérêt général. Pour l’économie circulaire, c’est une question prédominante aujourd’hui. » La loi AGEC, bien que structurante, accuse un retard sur son ancrage local et sur certains impensés comme la seconde main ou le biosourcé.
Territoires et collectivités : agir malgré les contraintes
Les collectivités locales subissent directement une production intense de déchets, tandis que la publicité massive freine les comportements durables. Pourtant, les citoyenn·es soutiennent la réduction de la publicité. En Nouvelle-Aquitaine, plus de 2 500 initiatives d’économie circulaire sont en cours, portées par la coopération entre entreprises, associations et collectivités selon Marie Kerouedan de Soltena.
L’écoconception est désormais vue comme un levier de création de valeur,
Elle n’est donc plus vue seulement comme de la gestion des déchets en bout de chaîne.
Économie circulaire et réemploi : des initiatives qui montent en puissance
Le réemploi et la réparation se développent. Mais ils sont freinés par le manque de technicien·nes et le financement insuffisant des fonds multiflux.
Certaines entreprises présentes montrent que la durabilité peut être intégrée dans la production, mais que la concurrence internationale et le contexte économique fragilisent les avancées.
Les marketplaces comme Leboncoin facilitent la seconde main et la réparation, tout en restant ancrées localement et accessibles à toutes les catégories socio-professionnelles. Ces plateformes démontrent qu’allonger la durée de vie des produits peut se faire avec l’implication directe des citoyen·nes. Le tout, avec un imaginaire fort comme levier autour de la seconde main.
La durabilité, un enjeu collectif
Cette matinée d’échange a montré que la transition vers des produits durables et réparables est possible. Cependant, elle reste fragile face aux reculs politiques, aux pressions des lobbys et aux contraintes économiques. Collectivités, associations, entreprises et plateformes doivent continuer à agir ensemble pour faire de l’économie circulaire la norme.