Faire rapiécer un pull ou un pantalon doit devenir un réflexe. Un bonus réparation sur le textile a été mis en place en novembre 2023 pour favoriser la réparation.

Mon produit est-il éligible au bonus ?

En décembre 2022  a été mise en place le bonus réparation pour les appareils électroménagers et électroniques. Ce bonus permet d’obtenir des remises immédiates sur le prix de la réparation sur plusieurs catégories de produits chez un réparateur ou une réparatrice labellisé·e QualiRepar.

Depuis le 7 novembre 2023, le bonus réparation concerne également les textiles et les chaussures. Sont exclus : les sous-vêtements, la lingerie, les vêtements en cuir et les vêtements en vraie fourrure. Le bonus s’élève de 6 à 25€ et ne doit pas dépasser 60 % de la facture. Le prix minimum de réparation est de 12€.

Comme pour le bonus réparation des appareils électroménagers, le client n’a aucune démarche à faire. La remise est automatiquement déduite de sa facture. Les différents montants des bonus sont à retrouver sur le site www.bonusreparation.org.

Les limites de ce bonus réparation textile

Le bonus réparation permet de lever le premier frein à la réparation : celui de son coût. En effet, on sait que le coût de la réparation d’un produit ne doit pas dépasser 33% du prix du produit neuf pour que le consommateur préfère réparer plutôt que de remplacer le produit (chiffres de l’Ademe). Il permet donc de rendre les prix de réparation des vêtements et chaussures plus attractifs face aux prix parfois dérisoires des vêtements de fast fashion.

L’objectif du dispositif est de passer de 16 millions de pièces réparées en France en 2019 selon l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) à 21,6 millions d’ici à 2028. Pendant ce temps, 100 milliards de pièces sont vendues chaque année dans le monde. Cela fait du textile une des industries les plus polluantes du monde avec 4 milliards de tonnes d’équivalent CO2 rejetés par an. À ce sujet, HOP a participé à une action de mobilisation citoyenne contre la fast fashion à l’occasion du Black Friday.

Le bonus textile favorise concrètement la réparabilité et donc la durabilité de nos produits, ce que nous défendons chez HOP. Malheureusement, comme pour le bonus réparation des équipements électriques et électroniques, nous constatons qu’il y a encore trop peu de réparateurs et réparatrices labellisé·es. Dans Paris intra Muros, 25 adresses sont fournies par l’éco-organisme Refashion mais plus de la moitié sont des enseignes Zara n’acceptant que des vêtements de la marque. La même situation se retrouve dans toutes les grandes villes françaises.

Afin de faire de ce dispositif un véritable succès, HOP demande la convocation d’un nouveau Comité National de la Réparation :

  • Il est primordial de s’assurer que les charges administratives sont adaptées aux métiers de couturier·ères et de cordonnier·ères pour que ces dernier·ères rejoignent le dispositif ;
  • Le bonus réparation ne doit pas être un dispositif qui profite aux grandes enseignes de fast fashion. Le bonus doit permettre de redynamiser le secteur de la réparation et surtout des petites et moyennes entreprises ;
  • Le bonus réparation en général doit gagner en visibilité : HOP demande la mise en place d’une communication nationale lisible par tous sur le bonus réparation dans son ensemble.

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