Le premier volet du nouveau rapport du GIEC publié ce lundi 9 août dresse un état des lieux alarmant. HOP rappelle que l’obsolescence prématurée n’est pas seulement une question de surplus de déchets et de pouvoir d’achat, mais bien un enjeu climatique.

L’allongement de la durée de vie des produits, une question centrale

Trop souvent réduite à une question de gaspillage de ressources naturelles, l’obsolescence prématurée est un contributeur majeur aux changements climatiques détaillés dans le nouveau rapport du GIEC. En effet, la fabrication des objets émet du CO2, de même que leur transport, leur stockage et leur recyclage. Par exemple, pour un smartphone, environ 87% de sa contribution au changement climatique se fait avant la phase d’utilisation. Ainsi, l’obsolescence accélérée des produits, en augmentant artificiellement le nombre de biens fabriqués, participe à nos émissions de gaz à effet de serre.

Les conclusions de l’ADEME sont sans appel “plus la durée d’usage totale est allongée, plus les bénéfices environnementaux sont grands”.

D’après les résultats de cette étude, si le parc des lave-linge, lave-vaisselle et sèche-linge en France était allongé d’une durée de vie d’une seule année, les gains seraient de 860 000 tonnes équivalent de CO2, soit les émissions de 1,6 millions de ménages, ce qui représente un peu plus que la population de l’aire métropolitaine Lyon-Saint-Etienne. Selon l’Agence, les équipements d’un foyer peuvent représenter jusqu’à 25% de ses émissions de CO2.

Des solutions existent, mais leur mise en place reste limitée

Si les avancées françaises, européennes et plus récemment aux États-Unis sont à saluer, il n’en reste pas moins qu’elles sont encore trop timides pour contribuer significativement à contenir la hausse de la température moyenne en dessous de 1,5°C. En effet, le nouveau rapport du GIEC souligne une accélération phénoménale. Au cours des vingt prochaines années, les températures globales auront augmenté de 1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle, voire plus, et ce quel que soit le scénario considéré. Si nous voulons inverser la catastrophe écologique qui menace notre planète, il est crucial de changer nos modes de production.

En conséquence, nos sociétés ont besoin de beaucoup plus de contrôle sur la production et de choisir consciemment les ressources que nous utilisons et celles que nous choisissons de ne plus utiliser, au lieu de laisser les multinationales prendre des décisions nocives pour l’environnement et le climat dans une recherche de profit toujours plus grande. Comme le précisait déjà le précédent rapport du GIEC “Refuser d’agir à présent en faveur de l’atténuation ne fait que remettre à plus tard la charge de l’effort à déployer.”

Les responsabilités de l’obsolescence prématurée étant partagées, chaque acteur peut faire sa part en faveur de la production et de la consommation durables. Les décideurs publics en particulier ont un rôle décisif : celui de stimuler, de rassembler, et de contraindre, en envoyant des signaux politiques forts et en formulant une direction stratégique collective pour les citoyens et les entreprises, en faveur d’une consommation durable et d’une économie circulaire. Ce sont autant de mesures que nous proposons dans notre livre blanc.

Tous ceux qui veulent mettre fin à l’obsolescence prématurée doivent s’unir pour promouvoir une consommation responsable et un modèle économique global soutenable, reposant en particulier sur l’éco-conception, la réparation, le réemploi, le reconditionnement, la location, le prêt, le don, l’innovation low tech ou encore la sobriété.

Lutter contre l’obsolescence prématurée n’est pas seulement un combat contre l’utilisation abusive des ressources et la réduction du pouvoir d’achat des citoyens, mais aussi contre le réchauffement climatique. 

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