En cette journée des femmes, l’association HOP (Halte à l’obsolescence programmée) revendique le droit à des collants conçus pour durer. Si les femmes ont acquis de nombreux droits au fil du temps, le droit à des collants solides semble quant à lui être l’objet d’un recul scandaleux.

L’entreprise de chimie américaine DuPont de Nemours est célèbre pour la découverte du Nylon. Dans les années 1940, DuPont, les premiers bas en nylon font leur apparition sur les marchés. Particulièrement solides, les femmes pouvaient alors les porter très longtemps. Face à la durabilité des produits, le modèle économique s’est essoufflé et les ventes ont stagné. La formule chimique du bas nylon fût alors repensée, notamment en diminuant les quantités d’additifs protecteurs du tissu contre les rayons ultraviolets du soleil, afin de réduire la solidité des bas et pousser les consommatrices à acheter des produits neufs.

Ainsi, les premiers collants étaient incassables. Le nylon est une matière particulièrement solide. Il s’agit donc bien d’une stratégie d’obsolescence particulièrement discriminante pour les femmes.

Un sondage pour mesurer l’obsolescence des collants

L’association HOP a cherché à mesurer le phénomène grâce à un sondage, qui a recueilli près de 500 réponses. Ainsi, nous pouvons confirmer certaines intuitions :

Pour près de 70% des femmes interrogées, après seulement 2 à 5 utilisations, le collant s’est filé. A peine achetés et enfilés, ils ne sont déjà plus utilisables… Pour la majorité des femmes, la fréquence de renouvellement est considérée comme assez élevé, voire très élevé, ce qui en fait un problème récurrent. Cette fragilité excessive des collants explique que 85 % des sondé-e-s considèrent qu’il y a de l’obsolescence programmée dans les collants.

  • Une paire de jambes qui coûte cher

Si l’on considère que l’on porte des collants 4 fois par semaine, et qu’ils ne tiennent que 4 fois en moyenne, pour un prix moyen de 6 euros et que l’on porte des collants entre septembre et mai, c’est-à-dire 9 mois, on pourrait évaluer le budget alloué aux collants d’environ 216 euros par an (soit le prix d’un week-end évasion, d’un très bon massage ou plus de 216 baguettes de pain !). Pour 44 % des sondé-e-s, le budget collant est, dans tous les cas, ressenti comme « franchement excessif ».

  • Un enjeu écologique

Que faisons-nous des collants filés qui s’accumulent? L’obsolescence des collants représente un véritable enjeu écologique. Le sondage nous apprend que lorsqu’ils ne sont pas mis au placard (pour 35 % d’indécises ou d’optimistes), ils finissent aux ordures dans presque la moitié des cas. Ils seront alors brûlés ou enfouis dans une décharge. Les collants ne se recyclant pas, ils ne constituent pas une ressource valorisable mais un déchet polluant. En effet, bien qu’un tiers des utilisatrices tentent de rafistoler leurs collants sans grand succès, pour la majorité, les collants « système D » c’est encore « trop compliqué et inutile » selon le sondage.

Des collants résistants, c’est possible?

L’association HOP appelle les femmes -et les hommes- à s’unir pour dénoncer cette obsolescence rose des collants et bas.

Avec le lancement de sa campagne contre l’obsolescence programmée des collants (collantsdurables.halteobsolescence.org) l’association récolte les signatures des soutiens à cette cause et cherche à alerter les marques sur le besoin d’améliorer la solidité des collants. Elle lance également un appel à tout fabricant ou école désirant s’associer à HOP pour concevoir les collants de demain, ceux qui seront conçus pour durer. Bien que 80 % des personnes ayant répondues au sondage ne connaissent pas d’alternatives abordables, la demande pour des collants solides est forte.

Laetitia Vasseur, présidente de HOP déclare:  » Il existe une réelle exaspération des femmes, dont je fais partie. L’obsolescence programmée des collants est évidente et scandaleuse, on ne peut pas rester passives -et passifs- plus longtemps, unissons-nous pour faire changer les choses! »

 

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