Le rapport d’Equiterre nous apprend un certain nombre de données intéressantes, en se basant sur une enquête auprès de plus de 2000 citoyen·nes, consommateurs et consommatrices, quant à leur perception de l’obsolescence, ainsi que les éléments déclencheurs de la séparation d’un ancien appareil ou le renouvellement d’un nouveau.
Bien que l’étude développe peu l’aspect environnemental, elle rappelle en préambule un chiffre significatif : en 2016, près de 45 millions de tonnes de déchets d’appareils électriques et électroniques sont jetés, tandis que ce qui pourrait grimper de 17% d’ici à 2021, à date de publication du rapport.
Cela nous rappelle l’urgence d’inverser, ou du moins stabiliser, la tendance pour stopper l’épuisement des ressources, le changement climatique, l’accroissement des pollutions, les conditions sociales d’extraction et d’exploitation des matières premières.
Fort des résultats de cette étude, nous pouvons mieux comprendre l’attitude des consommateurs et la responsabilité des entreprises dans l’accélération de l’obsolescence des produits.
Ce rapport est aussi l’occasion de rappeler le lien entre obsolescence programmée et perte d’autonomie, voire d’aliénation, la perte de compétence populaire autour de la réparation, de la frustration liées à la promesse non tenue d’une société de la consommation de masse censée apporté la félicitée, sans parler de la perte du pouvoir d’achat.
En réaction, nous pouvons observer un mouvement inverse de résilience : une quête de sens et d’authenticité accrue, un regain d’interêt pour l’auto-réparation, le Do it yourself ou encore le slowfood et slowdesign. Comme l’indique le rapport d’Equiterre, il existe une perception élevée du phénomène d’obsolescence programmée : pour 86 %, soit la très grande majorité, affirme que les appareils électriques et électroniques sont volontairement conçus pour ne pas durer.
Analyse du rapport, réalisée par Laetitia Vasseur, déléguée générale de HOP.