400 millions d’ordinateurs dépendants de Windows 10 mis au rebut ! C’est ce que pourrait produire la fin de cette mise à jour de ce système d’exploitation, communément appelé Operating System (OS). Pour rappel : tous les appareils numériques fonctionnent sur la base d’un OS, nécessaire à l’activation de leurs composants et logiciels.
Avec la fin des mises à jour gratuites de sécurité de Windows 10, Microsoft pousse au passage à Windows 11. Pourtant, de très nombreux ordinateurs sont incompatibles avec cette nouvelle version, et pourraient donc être renouvelés prématurément. Les conséquences environnementales, sociales et économiques sont délétères. En France, 22% des ordinateurs pourraient être concernés par cette incompatibilité.
C’est pourquoi, HOP et 21 autres organisations ont lancé la coalition « Non à la Taxe Windows » pour demander à Microsoft des mises à jour de sécurité non payantes de Windows 10 pour toutes et tous jusqu’à 2030.
La première chose que vous pouvez faire est de signer notre pétition.
Si vous êtes concerné·e et que vous souhaitez témoigner, n’hésitez pas à le faire via notre formulaire dédié :
Dans ses communications qui indiquent la fin du support, Windows incite à l’achat de sa nouvelle gamme d’ordinateur sous Windows 11, les Copilot+, en jouant sur des arguments de nouveauté, de désirabilité et de sécurité :
 
Les utilisateur·ices se voient donc poussé·es à renouveler leurs appareils qui fonctionnent encore. Non sans impact sur le portemonnaie des utilisateur·ices et pour l’environnement.
Si les 400 millions d’ordinateurs concernés sont renouvelés, cela supposerait l’émission de plus de 70 millions de tonnes de gaz à effet de serre, et l’extraction de l’équivalent en poids de 32 000 tours Eiffel en matières premières. Alors, que faire si on n’a pas l’envie ou les moyens de passer à un nouvel ordinateur ?
Comment passer à Windows 11 sans changer d’appareil ?
Une mise à niveau n’est pas une simple mise à jour, et Microsoft exige que l’appareil remplisse plusieurs conditions. En l’occurrence, pour Windows 11, l’appareil doit disposer d’une puissance suffisante de processeur, de la puce TPM 2.0 (Trusted Platform Module) qui offre selon la multinationale une meilleure sécurité des données. La puce TPM, généralement intégrée à la carte mère, sera difficile, onéreuse, voire impossible à installer sur un appareil qui n’en dispose pas à l’origine.
Comment savoir si mon PC est éligible à Windows 11 ?
Pour savoir si votre PC est éligible à Windows 11, vous pouvez dès maintenant vous rendre dans les paramètres de votre PC puis dans “Windows update” :
- Si votre PC vous propose de télécharger et d’installer Windows 11 : a priori, votre ordinateur dispose des fonctionnalités requises par Windows pour faire cette mise à jour.
 
- Si votre PC vous propose de vérifier la configuration matérielle requise :
 
Le bouton “vérification de la configuration matérielle” vous renverra sur cette page, où sont détaillées les conditions techniques que doit remplir votre ordinateur pour être compatible. Après vous avoir rappelé encore une fois que “si votre appareil ne répond pas à cette configuration, vous […] devriez peut-être envisager d’acheter un nouveau PC”, cette page vous invite à télécharger l’application “Contrôle d’intégrité du PC”.
 
Cette application très simple vous indiquera si votre ordinateur remplit les conditions nécessaires. À noter qu’en cas d’incompatibilité, Microsoft renvoie à nouveau les utilisateur·ices vers les nouveaux modèles d’ordinateurs, pour la troisième fois consécutive de votre parcours de vérification de compatibilité :
 
Et si le passage à Windows 11 est impossible pour vos appareils ?
Quatre options se présenteront aux utilisateur·ices d’appareils ne remplissant pas les conditions nécessaires au bon fonctionnement de Windows 11 :
• Installant Windows 11 sur un appareil non adapté.
Microsoft annonce que cela peut causer d’importants dysfonctionnements, et joue sur la peur des consommateur·ices pour s’assurer que les exigences ne soient pas contournées. Ainsi, l’antivirus Windows Defender détecte par exemple Flyby11, solution d’installation de Windows 11, comme un logiciel potentiellement malveillant, ce qui n’empêche pas de l’installer, mais peut rebuter un·e utilisateur·ice novice. Microsoft se décharge d’ailleurs de toute responsabilité en cas d’installation de Windows 11 sur un appareil non adapté, et a supprimé de son site les informations permettant d’effectuer une installation de ce genre. Si c’est le processeur de votre ordinateur qui n’est pas supporté par Windows 11, vous pouvez néanmoins tenter d’effectuer cette installation, et constater ensuite si cela a causé un ralentissement de votre ordinateur ou non. A noter cependant que Microsoft pourrait choisir du jour au lendemain de bloquer définitivement Windows 11 sur toutes les machines qu’il estime incompatibles.
• Obtenir gratuitement un sursis d’un an de mises à jour de sécurité.
Nous avons commencé à faire reculer Microsoft ! L’association HOP a été reçue par Microsoft le lundi 6 octobre en tant que représentante de la coalition « Non Taxe Windows ». Microsoft a pu confirmer l’extension des mises à jour gratuites pendant un an de Windows 10 pour les utilisateur·ices grand public. Les utilisateur·ices des Licences Famille, Professionnelle, Éducation et Station de Travail ont en effet accès des mises à jour gratuites jusqu’au 13 octobre 2026. La condition : se connecter à un compte Microsoft régulièrement. Cette option, réservée aux client·es de l’espace économique européen, peut être activée dans les réglages des ordinateurs concernés. Pour en savoir plus sur la marche à suivre, consultez l’article suivant :
Une victoire limitée donc, puisque dans un an, les utilisateur·ices seront à nouveau confronté·es au même problème : acheter un nouvel ordinateur ou s’exposer à des risques. Ce recul n’est qu’un sursis, parfaitement insuffisant pour des ordinateurs qui n’ont parfois que 5 ans et qui sont encore fonctionnels. Par ailleurs, Microsoft ne s’est pour l’instant pas engagée à réaliser une communication massive auprès des utilisateur·ices.  
La firme propose ces extensions de mise à jour comme “option de dernier recours” temporaire. Le but affiché est de faire migrer les utilisateur·ices “vers une plateforme plus récente et prise en charge”. 
• S’exposer aux piratages et aux incompatibilités logicielles en utilisant Windows 10 en l’absence de mises à jour de sécurité.
En effet, sans mise à jour de sécurité, le risque d’infection de l’appareil par un virus ou un cheval de Troie est plus important. Cela peut ralentir l’appareil, voir le rendre inutilisable. Un bon antivirus pourra permettre de diminuer ce risque, mais les failles du logiciel d’exploitation resteront non corrigées. Au-delà des éventuels piratages, il est probable que l’installation des mises à jour des dernières versions de certains logiciels phares (Pack Adobe, Chrome, etc.) soit incompatible avec Windows 10.
• Installer un système d’exploitation libre, du type Linux.
L’installation de Linux est gratuite. Elle nécessite de passer par quelques étapes : une sauvegarde préalable des données de l’ordinateur, télécharger Ubuntu, le mettre sur une clé USB, puis lancer l’installation. Pour faciliter l’installation et l’utilisation, certaines associations proposent des “Install Party” pour accompagner le passage à cet OS. Ces initiatives sont entre autres répertoriée par l’April dans l’Agenda du Libre. Nous souhaitons mettre en avant ces initiatives lors des Journées Nationales de la Réparation (JNR), que nous organisons chaque année en octobre. L’April a par ailleurs lancé une campagne « Adieu Windows, bonjour le Libre ! » pour démocratiser ces solutions.
Par ailleurs, si Linux garantit une bonne utilisation de l’ordinateur et permet d’en rallonger la durée de vie, l’utilisation d’un certain nombre de logiciels sera limitée, et il vous faudra probablement changer vos habitudes pour leurs alternatives libres : Word, Excel, PowerPoint, Outlook, Photoshop, etc.
Plus de détails sur comment changer son système d’exploitation.
Comment vous défendre davantage ?
Aucune de ces options n’est totalement satisfaisante. Elles peuvent supposer respectivement un risque, un coût économique ou une charge d’information pour les utilisateur·ices. Ainsi, avec cet arrêt brutal des mises à jour, Microsoft prend les millions d’utilisateur·ices de Windows 10 au dépourvu, et leur présente le rachat d’un nouvel appareil comme l’option la plus viable. Ce qui alimente le renouvellement accélérée des appareils, dont l’impact environnemental et le coût économique ne sont pas négligeables.
Face à ces constats, plus de 20 organisations joignent leurs efforts pour créer une coalition “Non Taxe Windows”, coordonnée par HOP. La coalition “Non Taxe Windows”  lance le 16 septembre une pétition pour appeler au maintien des mises à jour de sécurité non payantes de Windows 10 jusqu’à 2030.
Plus généralement, nous défendons l’encadrement légal des pratiques, afin d’assurer la mise à disposition gratuite et sans contrepartie des mises à jour logicielles pendant au moins 15 ans, ainsi que l’obligation d’information des utilisateur·ices sur le passage à un système d’exploitation libre.
Pour que Windows 10 reste sécurisé et accessible à toutes et tous, signez la pétition !
 
 
 
 
 
