Les chiffres exclusifs de l’enquête Occurrence-Groupe Ifop pour HOP 2025
HOP – Halte à l’obsolescence programmée publie les résultats exclusifs du sondage réalisé par Occurrence - Groupe Ifop sur un échantillon représentatif de la population française. L’association expose ainsi les pressions du marketing poussant les consommateur·ices à surconsommer.

39 % des aspirateurs, 48 % des télévisions et 64 % des smartphones sont renouvelés alors qu’ils sont encore fonctionnels, malgré d’éventuels dysfonctionnements. Ce sondage a été réalisé dans le cadre de la rédaction du rapport intitulé “Conditionné·es à surconsommer. Enquête sur l’obsolescence marketing et l’influence des stratégies commerciales”, pour objectiver les effets du marketing sur le renouvellement des produits. 

Une foule dan sun centre commercial
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Méthodologie : Ce sondage quantitatif a été réalisé par le cabinet Occurrence appartenant au groupe Ifop. Il a été effectué sur un échantillon représentatif de la société française, en termes d’âge, de genre, de catégorie socio-professionnelle et de localisation. Une partie de ce sondage se concentre sur cinq catégories d’équipements électroniques et électroniques, choisis en fonction du taux d’équipement des ménages français : smartphone, télévision, écouteurs ou casque, aspirateur, machine à laver. 

90 %

des Français·es se disent a minima sensibilisé·es à la consommation responsable.

Réponse à la question : Quelle est votre position concernant la consommation responsable ?

Réponse à la question : Quelle est votre position concernant la consommation responsable ?
Plus de 90 %

des équipements étudiés sont achetés neufs.

Réponse à la question : La dernière fois que vous avez acheté un [produit], vous l’avez acheté : 

Réponse à la question : La dernière fois que vous avez acheté un [produit], vous l’avez acheté : 

Le recours au reconditionné et à l’occasion semble s’être démocratisé pour le smartphone, atteignant presque 20 % au total. Cependant, le marché du neuf domine encore largement, alors que la fabrication des équipements numériques représente près de 80 % de leur empreinte carbone.

De nombreux équipements restent dans les placards après avoir été remplacés

Réponse à la question : Qu’avez-vous fait de l’ancien produit ?

De nombreux équipements restent dans les placards après avoir été remplacés

Après avoir remplacé leur produit par un nouveau, une grande part des Français·es ne se débarrasse pas de l’ancien équipement. Ainsi, 20 % des Français·es conservent leur ancien aspirateur sans l’utiliser régulièrement, un chiffre qui monte à 33 % pour les casques et écouteurs, et à 43 % pour les smartphones. Ce gisement pourrait pourtant potentiellement bénéficier au marché de la seconde main, des pièces détachées, ou a minima au recyclage.

Les Français·es renouvellent leurs équipements même si l’ancien fonctionnait encore, en particulier dans le secteur multimédia 

Réponse à la question : Au moment de l’achat, possédiez-vous déjà un produit de cette catégorie ?

Réponse à la question : Au moment de l’achat, possédiez-vous déjà un produit de cette catégorie ?

Une part importante des produits est renouvelée alors même qu’ils sont encore  fonctionnels (malgré d’éventuels dysfonctionnements). Cela concerne en particulier les appareils multimédia comme le smartphone ou la télévision. Les aspirateurs et machines à laver y semblent comparativement moins sujets, même si le renouvellement d’une machine à laver fonctionnelle (malgré d’éventuels dysfonctionnements) concerne près d’une personne sur cinq, et celui d’un aspirateur fonctionnel (malgré d’éventuels dysfonctionnements) plus d’un tiers des Français·es. 

Le cas des écouteurs et casque est particulier, puisque 34 % des consommateur·ices affirment que c’était un nouvel achat. Cela peut s’expliquer par le fait que 78 % des répondant·es concernés ont acheté des écouteurs ou casque sans fil, avec donc de nouvelles fonctionnalités. Certains ont ainsi pu considérer que leur achat ne remplaçait pas un équipement déjà possédé (écouteurs ou casque filaires). D’ailleurs, les équipements sans fil représentent 87 % des achats en remplacement d’écouteurs ou de casque fonctionnels, et 88 % des premiers achats.

Les arguments commerciaux qui influencent le plus les citoyen·nes dans le remplacement d’équipements fonctionnels

Réponse à la question : Quels arguments ont joué dans le choix d’acheter votre dernier produit ?

Réponse à la question : Quels arguments ont joué dans le choix d’acheter votre dernier produit ?

Note : ces résultats sont obtenus via une question à choix multiples. Les répondant·es ont donc pu cocher plusieurs réponses par équipement. Les pourcentages ci-dessous ne concernent que les personnes ayant répondu “Je possédais déjà un équipement fonctionnel” à la question précédente. Ils doivent être lus de la manière suivante : l’esthétique du produit a joué dans le choix de 41 % des Français·es ayant remplacé un smartphone fonctionnel.

En moyenne, entre les équipements, les principaux arguments jouant au moment du remplacement d’un produit encore fonctionnel sont :

  • 56 % les nouvelles fonctionnalités et-ou une innovation technologique par rapport à l’ancien appareil (en particulier pour les smartphones)
  • 40 % le prix attractif (hors offres promotionnelles)
  • 33 % les offres promotionnelles : soldes, codes réduction, etc. (en particulier pour les télévisions)
  • 32% l’attrait de la marque (en particulier pour les smartphones)

Les Français·es sont particulièrement sensibles à la nouveauté, stimulés par le marketing

64%

pensent qu’un nouveau produit est généralement plus désirable qu’un ancien.

Une personne sur quatre

(26 %) estime en mars 2025 que, mis à part son prix, l’iPhone 17 sera meilleur que les versions précédentes, alors que sa sortie est annoncée pour le 19 septembre 2025.

Certaines marques semblent faire plus fréquemment l’objet de renouvellement de produits encore fonctionnels

La marque Apple figure parmi les leaders du marché des smartphones en France : le dernier smartphone acheté était de marque Apple pour 32 % du total des répondant·es, contre 37 % de marque Samsung. Cependant, parmi les Français·es ayant remplacé un smartphone encore fonctionnel, ils sont 43 % à préférer la marque Apple, c’est-à-dire 10 points de plus. Ainsi, Apple semble être particulièrement sujet au remplacement de smartphones fonctionnels. C’est aussi le cas pour les casques et écouteurs : la marque Apple représente 21 % des achats, un chiffre qui monte à 27 % pour les renouvellements de produits fonctionnels.

Il en va de même pour les aspirateurs de marque Dyson : alors que la marque représente 24 % des derniers achats, ce chiffre monte à 34 % pour les achats remplaçant des aspirateurs encore fonctionnels.

Les télévisions Samsung représentent 41 % des achats, chiffre qui atteint les 47 % pour les remplacements d’équipements encore fonctionnels.

La publicité est un grand vecteur de renouvellement des produits

La publicité est un grand vecteur de renouvellement des produits.

Plus d’un tiers des renouvellements d’équipements fonctionnels sont effectués après avoir visionné une publicité, qu’elle soit en ligne, dans les médias classiques ou dans l’espace public. On peut supposer que l’influence de la publicité est en réalité encore plus importante, du fait du biais déclaratif poussant les consommateur·ices à en sous-estimer l’influence. Même lorsqu’on ne se souvient pas d’une publicité, elle peut nous avoir influencé.

Les Français·es souhaitent pouvoir utiliser leurs équipements deux fois plus longtemps

Note : La durée d’usage est estimée en demandant aux répondant·es d’indiquer la période séparant leurs deux derniers achats des produits d’une même catégorie, et en excluant les répondant·es ayant continué à utiliser régulièrement leur ancien produit après le nouvel achat.

Pour chaque catégorie d’équipement étudiée, on observe que la durée estimée entre les deux achats (durée de renouvellement) est deux fois inférieure à la durée de vie idéale renseignée par les répondant·es.

Une part non négligeable des achats semble se décider sur le moment

Réponse à la question : Avez-vous prévu d’acheter un [produit] avant l’achat ?

Réponse à la question : Avez-vous prévu d’acheter un [produit] avant l’achat ?

Ainsi, plus de 40 % des achats de smartphones, de télévisions, d’écouteurs/casques et d’aspirateurs n’étaient pas ou vaguement prévus en amont. Pour les machines à laver, le chiffre descend à 36 %, probablement du fait de l’investissement financier que représente ce produit. 

Par ailleurs, 37 % des Français·es déclarent “il m’arrive de faire des achats sur un coup de tête”.

Les sentiments des Français·es à l’égard du marketing

66 %

des Français·es déclarent se sentir surexposé·es à la publicité, qu’elle soit en ligne (réseaux sociaux, influenceur·ses, sites internet, etc.), dans les espaces publics, ou via des médias traditionnels (télévision, presse, etc.)

57 %

des Français·es affirment parfois éprouver de la méfiance face à des promotions, ou avoir l’impression qu’elles sont fallacieuses

51 %

des Français·es se sentent parfois manipulé·es par les algorithmes en ligne (réseaux sociaux, cookies, etc.)

40%

estiment que le plaisir éprouvé à acheter est éphémère.

Un·e Français·e sur cinq

affirme que la publicité lui fait ressentir de la frustration, de l’anxiété ou autres émotions négatives.

Les répondant·es se disant “indifférent·es” à la consommation responsable expriment eux aussi une certaine défiance vis-à-vis du marketing. Il·elles sont par exemple 59% à éprouver de la méfiance face à des promotions, 55% à se sentir surexposé·es à la publicité et 43% à se sentir parfois manipulé·es par les algorithmes en ligne.

Des mesures d’encadrement plébiscitées par les Français·es

73 %

des Français·es soutiennent l’idée selon laquelle la publicité devrait être encadrée par une autorité indépendante, et faire l’objet d’un contrôle avant diffusion

71 %

des Français·es déclarent qu’il est souhaitable que l’usage des mots “innovation” ou “progrès” soit contrôlé dans les publicités

69 %

des Français·es considèrent qu’une nouvelle génération de smartphones ne devrait pas sortir moins de 2 ans après la sortie précédente

67 %

des Français·es affirment qu’un produit néfaste pour l’environnement ne devrait pas faire l’objet de marketing

Des degrés élevés d’adhésions sont aussi observables chez les Français·es se déclarant indifférent·es à la consommation responsable, et donc a priori les moins susceptibles de soutenir des propositions de ce type.

Ces mesures rejoignent les 30 recommandations défendues par HOP dans son rapport “Conditionné·es à surconsommer. Enquête sur l’obsolescence marketing et l’influence des stratégies commerciales.”

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Près d’un tiers des Français·es prennent en compte les indices au moment de faire des achats

Connaissance des indices de réparabilité et de durabilité parmi les Français·es :

  • 28 % savent précisément ce dont il s’agit et y prêtent attention lors de leurs achats
  • 33 % savent précisément ce dont il s’agit, mais n’y ont jamais prêté attention lors de leurs achats
  • 28 % en ont entendu parler, sans savoir précisément ce dont il s’agit
  • 11 % n’en ont jamais entendu parler

La connaissance et la prise en compte des indices dépend en partie de la tranche d’âge. Ainsi, on observe que les Français·es ayant entre 50 et 64 ans sont 36 % à savoir précisément ce dont il s’agit et à y prêter attention lors de leurs achats. À l’inverse, 22 % des 25-34 ans n’en ont jamais entendu parler. Il serait intéressant de prendre en compte ces différentiels à l’heure de communiquer autours des indices.

Une campagne de communication autour du bonus réparation ciblée sur les plus jeunes pourrait augmenter son efficacité

Connaissance du bonus réparation parmi les Français·es :

  • 9 % savent précisément ce dont il s’agit et y ont déjà eu recours
  • 43 % savent précisément ce dont il s’agit, mais n’y ont jamais eu recours
  • 28 % en ont entendu parler, mais ne savent pas précisément ce dont il s’agit
  • 20 % N’en ont jamais entendu parler

Comme pour les indices, la connaissance du bonus réparation dépend des âges. Ainsi, les plus âgés savent généralement plus ce dont il s’agit, sans pour autant y avoir eu recours : 52 % des 50-64 ans, et 56 % des 65 ans et plus. Ce chiffre est de 30 % pour les 18-24 ans et à 28 % pour les 25-34 ans. HOP demande la mise en place d’une grande campagne nationale de communication autour du bonus réparation, coordonnée entre toutes les filières. Une telle campagne devrait aussi se fonder sur ces chiffres, et prioriser les canaux de communication s’adressant aux jeunes : réseaux sociaux, influenceur·ses, etc.

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