A Paris comme à Bruxelles, certains lobbies de l’industrie ou des fabricants se mobilisent pour revenir sur des acquis écologiques. L’association HOP / Halte à l’obsolescence programmée, aux côtés de plusieurs entreprises engagées pour la durabilité, s’exprime dans une tribune, publiée le 2 juin 2020 dans le quotidien Le Monde, pour appeler à maintenir l’ambition de la loi anti-gaspillage pour l’économie circulaire. 

De nombreuses entreprises françaises et européennes, notamment les membres du Club de la durabilité signataires de cette tribune, sont porteuses de solutions pour des produits plus durables et réparables : location d’objets, fabrication d’électroménager durable, distribution éclairée, réparation, vente de pièces détachées, reconditionnement… Toutes reconnaissent que la crise liée au coronavirus doit nous conduire à repenser notre modèle économique à la lumière de la durabilité pour sortir du tout-jetable.

Si les difficultés économiques liées à la situation sanitaire doivent être entendues, elles ne justifient pas pour autant une remise en cause d’avancées écologiques importantes. Ainsi, la loi anti-gaspillage, promulguée en février dernier, est déjà menacée par certains acteurs comme le MEDEF qui souhaiteraient voir son application repoussée.

Cette loi contient des dispositions importantes pour démocratiser une consommation plus durable et doit être maintenue : ces mesures visent à privilégier la réparation, la rendre moins chère et renforcer l’information du consommateur afin qu’il puisse distinguer plus facilement les produits durables et réparables au moment de l’achat (grâce à un indice de durabilité par exemple). Au niveau français comme européen, les politiques publiques pour l’économie circulaire ne doivent pas être sacrifiées. Au contraire, selon ces entreprises de premier plan, c’est seulement en étant pionnière sur ces enjeux que l’économie française restera compétitive dans la durée.

Pour Samuel Sauvage, cofondateur et président de HOP:

« Les pouvoirs publics doivent rester fermes face au lobbying des industriels contre les textes écologiques, ils devraient même rehausser leur ambition. Cette tribune montre que la transition vers l’économie circulaire n’est pas une lubie d’acteurs militants, mais un cap partagé par de nombreuses entreprises et consommateurs. »

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